Tour d’Europe

Petit tour d’Europe en image. Des toits de Paris à la côte irlandaise en passant par les rues de Nantes, un résumé de ces 2 mois d’hiver passé sur le vieux continents, 2 ans après l’avoir quitté pour les hauts plateaux péruvien. Noyé sous la neige et une montagne de bonne bouffe, le tout accompagné de retrouvailles aussi furtives que chaleureuses, ce court séjour a été revigorant à plus d’un titre. Merci à tous ceux que j’ai eu la chance de revoir, merci de m’avoir une nouvelle fois prouver que les kilomètres n’entraveront jamais les liens qui nous lient.

A très vite pour le reportage sur la semaine sainte et d’autres surprises!

From Ayacucho, with Love

Nicolas

La Polynésie Irlandaise

Rapa Nui. Cette petite île de 162 km², perdue au beau milieu de l’océan Pacifique, est plus connue en nos contrées sous le nom d’île de Pâques. Nom qui lui a été attribué au 18ème siècle par un navigateur européen qui passait par là, le dimanche où Jésus revenait de parmi les morts. Les Chiliens, qui ont annexé l’île à la fin du 19ème siècle, ont gardé cette appellation par la suite, au grand dam de la population autochtone.

Peuplée d’environ 5000 âmes, cette île mystérieuse ne m’inspirait jusqu’alors que des images de géants de pierre en bord de mer, vestiges d’une civilisation perdue, et dont l’origine inexpliquée continuait de fasciner les scientifiques et historiens de tout bord. Avec comme vague souvenir une illustration du Larousse 87, il m’avait même semblé qu’on prêtait aux Moaïs, le nom donné à ces colosses, des origines extraterrestres. On est bien loin de la vérité, mais je reviendrai là-dessus plus en détails la semaine prochaine.

Aujourd’hui, c’est de l’île dont je voudrais vous parler. Arrivés avant le levé du jour de Lima, c’est une chape d’air saturée en humidité qui nous accueille. On est bel est bien en Polynésie! Une fois débarqués au camping qui nous servira de camp de base pendant notre séjour, les premières lueurs du jour révèlent un paysage pour le moins inattendu. Alors qu’on pourrait s’attendre à des kilomètres de plages immaculées bordés de forêts tropicales, ce sont des côtes escarpées fouettées par un vent violent qui se révèlent. Au loin, des collines verdoyantes peuplées de chevaux en liberté, et quelques vaches qui broutent paisiblement. En fermant les yeux, le visage fouetté par les embruns, difficile de s’imaginer à plus de 3000km de la côte la plus proche. Des souvenirs éloignés reviennent à la surface: mai 2006, les îles d’Aran. Petit archipel au large de Galway, sur la côte ouest d’une Irlande qui a longtemps été mon pays d’adoption. Je me revois parcourant en vélo ces routes en tous points semblables, à l’exception de quelques palmiers et des 20 degrés de différences, qui nous rappellent rapidement que l’on est bien sous les tropiques, pas aux portes du grand nord.

Cela fera sans doute sourire quelques personnes cette analogie. Cela fait maintenant prêt d’un an et demi que j’ai quitté l’île d’émeraude, peut-être faut-il chercher là un brun de nostalgie me faisant voyager dans l’espace-temps. Mais l’impression d’être de retour dans un décor familier est bel et bien présente, aussi difficilement défendable soit-elle! Le petit jeu, par la suite, a été de pousser les points de comparaison au-delà de la ressemblance géographique. Avec des hommes d’apparence rustres et des femmes au caractère en acier trempé, avec un sens de l’accueil et du partage et un humour corrosif à souhait, les jeux des 7 erreurs s’est prolongé tout au long de cette semaine passée en terre Rapa Nui!

Je vous laisse avec ces quelques images, et vous dit à le semaine prochaine pour d’autres récits de ce bout de terre, suspendu au bord du monde…

PS: En guise de comparaison, une photo prise sur l’une des îles d’Aran, il y a de cela 6 ans (déjà!)

From Ayacucho, with Love

Nicolas

A l’amiable

7 ans, 6 mois, 5 jours. Notre histoire aura tenu la distance. Une amie commune m’a parlé de toi un soir d’avril, alors que je me morfondais dans l’assistanat et que sous mes yeux s’entassaient les nuits sans sommeil. J’ai longtemps hésité avant d’accepter de te rencontrer. La peur de l’inconnu, la barrière de la langue et d’autres raisons qui me paraissent bien futiles après toutes ces années.

Je me revois encore embarquant sur ce ferry, le cerveau embrumé d’étreintes et de doutes à quelques heures de te rejoindre. Des heures à fantasmer tes courbes, à imaginer ta voix, ton odeur. Je me suis très vite senti à l’aise dans tes bras, c’est l’une de tes qualités et non la moindre. L’une de celles que j’ai apprises à apprécier avec les années, comme cette humilité malicieuse qui te rend si attachante. Alors que je n’attendais rien me voilà sous ton emprise, grisé. Loin d’être passionnelle notre histoire s’est construite jour après jour, m’a libéré, émancipé.

Depuis de l’eau a coulé sous tes ponts et les premiers doutes sont apparus. J’ai commencé à ne plus prêter attention qu’à tes défauts, à ne plus comprendre ce qui me faisait rester chez toi. Plutôt que de rompre, je t’ai proposé de faire une pause pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs, un comble. J’en suis revenu mais pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais vraiment envisagé vieillir à tes cotés. Nos projets de vie sont bien trop éloignés que pour maintenir ce lien devenu artificiel. Et dire que sans ton aide, cette soif d’ailleurs ne se serait sans doute jamais matérialisée.

L’heure est venue de tirer un trait sur notre histoire. Je vais beaucoup penser à toi dans un premier temps, c’est une évidence. Et puis qui peut dire ce que l’avenir nous réserve? Je laisse la porte entrouverte même si un amour propre bien trop développé m’interdira sans doute de revenir sur ma décision, même si une autre prendra bientôt ta place. Avant de partir essayons de profiter au mieux de ces derniers moments. Essayons de retrouver la magie des débuts pour ces quelques semaines qu’ils nous restent à partager. Laissons derrière nous nos différents et ravalons nos larmes. N’oublions jamais que l’on s’est aimé, Baile Átha Cliath.

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