Tour d’Europe

Petit tour d’Europe en image. Des toits de Paris à la côte irlandaise en passant par les rues de Nantes, un résumé de ces 2 mois d’hiver passé sur le vieux continents, 2 ans après l’avoir quitté pour les hauts plateaux péruvien. Noyé sous la neige et une montagne de bonne bouffe, le tout accompagné de retrouvailles aussi furtives que chaleureuses, ce court séjour a été revigorant à plus d’un titre. Merci à tous ceux que j’ai eu la chance de revoir, merci de m’avoir une nouvelle fois prouver que les kilomètres n’entraveront jamais les liens qui nous lient.

A très vite pour le reportage sur la semaine sainte et d’autres surprises!

From Ayacucho, with Love

Nicolas

Retour aux Sources

Pour lancer la nouvelle version de ce site qui vient de fêter ces 5 ans d’existence, je vous invite à la rencontre de la ville qui m’a vu grandir: Péruwelz. Cette petite bourgade frontalière de 17000 âmes, cela fait plus de 18 ans que je l’ai quittée. Dans un premier temps pour faire mes études à Liège, avant de m’exiler en Irlande 7 années durant et de tracer ma route jusqu’à Ayacucho, au cœur des Andes péruviennes.

De prime abord, elle n’a rien de très photogénique, cette petite ville de province. Qui plus est sous un ciel plombé qui ne la que trop rarement quitté en ces longs mois d’hiver. Un nuancier de gris qui se conjugue à l’infini sur des mornes plaines, qui attendent désespérément le retour du printemps. Seule la piscine communale à ciel ouvert, une aberration quand on connait les caprices de la météo belge, vient mettre un peu de couleur dans la grisaille ambiante.

Sous une neige omniprésente, une statue dépolie, un château d’eau, l’orée d’un bois ou un canal sur le point de se pendre peuvent dégager un certain charme. Pour peu que l’on prenne le temps de les regarder, de les contempler, au sens propre du terme.

Péruwelz est loin d’être la ville la plus photogénique du monde, mais pour y avoir passé les 18 premières années de ma vie, je me devais de la capturer, humblement. Un retour aux sources, en quelque sorte.

From Ayacucho, with Love

Nicolas

Résolutions

A voir le rythme des publications sur ce blog, on pourrait croire que je ne prends plus le temps de sortir mon appareil photo de son sac molletonné. A mon grand désarrois, ce n’est là que la stricte vérité. Les quelques photos de ce billet rassemblent, à quelques clics prêts, l’ensemble de ma production photographique de ces 4 derniers mois. Le temps, il ne tenait qu’à moi de le prendre. Tout est une question de priorités, mais un photographe qui ne prend plus de photos n’a pour moi aucune légitimité. Travailler pour les Gorriones me prend du temps, beaucoup de temps. Un choix assumé et légitimé part tout ce que cet engagement m’apporte au quotidien.

Malgré que les bonnes résolutions de début d’année soient généralement faites pour ne pas s’en servir, je vais essayer de me remettre dans le bain très rapidement. Depuis maintenant un mois, je suis en vacances en terre natale pour reprendre mon souffle. L’occasion de prendre du recul, de remettre mon cerveau en mode créatif. Les idées fourmillent, l’envie de photographier revient. Pour commencer, je vais enfin terminer ce livre dont je parle depuis plus d’un an, avant de m’attaquer à un projet bien plus ambitieux dont je parlerai en temps voulu.

L’envie est là, à moi de prendre le train en marche.

A très vite!

From Belgium, with Love

Nico

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PS: Je m’excuse auprès de tout ceux que je n’aurais pas l’occasion croiser avant le 21 février, ce n’est pas faute d’essayer de me multiplier!

Ayacucho, mon amour

Presque 2 mois depuis le dernier billet. Les semaines qui filent et une fin d’année qui approche à grands pas de souris. Sournoisement, sans faire de bruit. Une ville que je n’ai que trop rarement dévoilée, des images aléatoires d’une réalité au combien contrastée, qui n’ont que le sens qu’un chacun voudra leur donner. L’absence d’eau, alors que la saison des pluies s’invite une fois de plus avant l’heure. Des couleurs, des saveurs, des ombres sévères et une lune pris au piège. Une place bien dessinée qui laisse place à des pistes empoussiérées. De la rigueur colonialiste au désordre urbain, passent les larmes de joies. Ce vrombissement lancinant d’une routine qui peine à s’installer. Un beau bordel organisé. A sa manière, unique, sans concession.

La belle Blanche

Cela faisait maintenant un bon moment que ce site n’avait plus été mis à jour. Entre un ordinateur qui rend l’âme, une actualité professionnelle relativement chargée et un manque évident de motivation, ce ne sont pas les excuses qui manquaient! Faute avouée…

Je vous avez laissé avec les Moais de l’île de Pâques, c’est dans un décors bien différent que je vous retrouve! Fini les rivages escarpés et les chevaux sauvages, c’est au beau milieu de la cordillère blanche que je vous emmène aujourd’hui. Massif montagneux situé à un jet de pierre de Huaraz, à 8h de Lima, la perle des Andes offre aux passionnés de trek et d’escalade un terrain de jeu inégalé de part le monde, si ce n’est par les sommets himalayens.

Après avoir récupéré Gwenn à Lima à mon retour de Rapa Nui, c’est le cœur léger et le sac bien fourni en denrées alimentaires que l’on s’apprête à défier les pistes du Santa Cruz. Ce trek de 4 jours passe en revue quelques unes des plus belles lagunes de la région, avec comme décor des sommets majestueux, sous un ciel bleu azur, le tout à une époque ou les touristes n’ont pas encore investi la région. Tous les signaux au beau fixe, direction la gare routière ou nous attend le bus qui, en théorie, doit nous amener aux portes de de la randonnée, à quelques dizaines de kilomètres de notre point de chute… En théorie seulement car, à notre grand désespoir, un mouvement de protestation lancé par les mineurs de la région paralyse toute forme de transport. Des manifestants plutôt agressifs empêchent tout véhicule de sortir de Huaraz, allant jusqu’à caillasser notre taxi intrépide prêt à tenter l’aventure. L’occasion de se rendre compte, une fois de plus, qu’en Amérique du sud, tout peut basculer très rapidement (petit clin d’oeil à une amie qui se reconnaîtra) .

Une fois de retour à la case Huaraz, l’heure est à la réflexion. Après avoir écouté les bon conseil du propriétaire de notre auberge, notre choix se porte sur la lagune de Churup, au nord de la ville. En partant tôt le matin, c’est une randonnée qui se fait sur une journée mais s’étant mis en route qu’en début d’après-midi, il était plus raisonnable d’embarquer la tente, et de la planter quelque part entre l’entrée du parc national et la lagune perchée à plus de 4500m d’altitude. Une fois la moitié du chemin accomplie, il nous restait à trouver un bout de terrain plat, sans pierre, et à l’abri du vent pour pouvoir passer une nuit tranquille. Cette simple entreprise s’est avérée compliquée. Par des températures bien en dessous de zéro, nous voila parti pour une nuit qui nous a paru une éternité, avec en bonus une petite tempête de grêle pour nous tenir compagnie. Vers 21h30, je regarde ma montre pour la première fois, persuadé qu’il est bientôt l’heure de se mettre en marche. Après avoir répété l’opération une bonne dizaine de fois pendant la nuit, c’est vers 6h du matin que l’on se lance dans la dernière partie de l’ascension.

Nous atteignons la lagune bien avant les premiers randonneurs matinaux. Épuisés par cette nuit au combien agitée mais émerveillés par le spectacle qui s’offre à nous. Je vous laisse découvrir tout cela en image!

A très vite, j’espère!

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From Ayacucho, with Love

Nicolas

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Les Géants de Pierre

Acteurs immobiles de cette île de légende, les Moais sont indissociables de cette terre qui les a vu naître, mais qui fut aussi leur tombeau. De la carrière de Rano Raraku, c’est à même la roche que les pascuans se sont attelés à sculpter ces géants de pierre, incarnations de leurs Dieux et de leurs ancêtres. Une fois achevés, direction leur ahu, cette plate-forme cérémonial du haut de laquelle ils pouvaient veiller paisiblement sur le clan qu’ils représentaient. Compte tenu de leur poids variant de 3 à 9 tonnes, cette opération était loin d’être une partie de plaisir. Pas étonnant que quelques-uns se soient brisés en chemin! Une fois sur pied, les gardiens du culte leur apposaient des yeux en corail, qui leur donnaient la force spirituelle à même de protéger leur peuple.

Au total, c ’est près de 900 Moais qui ont été recensés sur l’île. Certains mieux conservés que d autres, certains inachevés. Lors de la découverte de l’île par les premiers explorateurs européens, la grande majorité, si pas tous, avaient été renversés suite à des conflits inter-tribaux. Ceux qui sont aujourd’hui´hui redressés, l’ont été par le travail des missions de restauration qui se sont succédées au cours du 20ème siècle.

Un des aspects les plus mystérieux qui entoure les Moais est leur extinction, pour autant que l’on puisse parler d’extinction pour des colosses de pierre. En se promenant sur les flancs du Rano Raraku, on a cette étrange impression que le temps s’est arrêté, laissant en pâture des morceaux de Moais inachevés, abandonnés à leur triste sort. Comme si, du jour au lendemain, un séisme majeur les avait mis à terre. En réalité, c’est la folie des grandeurs des pascuans qui a précipité la fin de la production, et qui est, en partie, responsable de la chute de leur civilisation. Toujours plus grands, toujours plus lourds, la compétition entre les clans faisaient rage. On a retrouvé, dans la carrière, un Moai inachevé de près de 21m de haut, dont le poids a été estimé à 270 tonnes! Cette course à la démesure a accéléré l’épuisement en ressources naturelles de l’île. Le bois, indispensable pour le transport de ces géants, s’est mis a manqué, rendant impossible la poursuite de la production. Une catastrophe écologique à petite échelle, en quelque sorte, mais dont on ferait bien de tirer quelques leçons.

Reliques d’une civilisation disparue, source de fierté d’un peuple en pleine mutation, symbole de la folie des hommes… La part de mystère les entourant a beau s’amenuir au fil des avancées scientifiques, les Moais n’ont pour autant pas fini de fasciner les milliers de touristes qui, chaque année, les mitraillent sans répit. Perdus au milieu d’un Pacifique taillé à leur image, ou serait-ce l’inverse?

From Ayacucho, with Love.

Nicolas