7 ans, 6 mois, 5 jours. Notre histoire aura tenu la distance. Une amie commune m’a parlé de toi un soir d’avril, alors que je me morfondais dans l’assistanat et que sous mes yeux s’entassaient les nuits sans sommeil. J’ai longtemps hésité avant d’accepter de te rencontrer. La peur de l’inconnu, la barrière de la langue et d’autres raisons qui me paraissent bien futiles après toutes ces années.
Je me revois encore embarquant sur ce ferry, le cerveau embrumé d’étreintes et de doutes à quelques heures de te rejoindre. Des heures à fantasmer tes courbes, à imaginer ta voix, ton odeur. Je me suis très vite senti à l’aise dans tes bras, c’est l’une de tes qualités et non la moindre. L’une de celles que j’ai apprises à apprécier avec les années, comme cette humilité malicieuse qui te rend si attachante. Alors que je n’attendais rien me voilà sous ton emprise, grisé. Loin d’être passionnelle notre histoire s’est construite jour après jour, m’a libéré, émancipé.
Depuis de l’eau a coulé sous tes ponts et les premiers doutes sont apparus. J’ai commencé à ne plus prêter attention qu’à tes défauts, à ne plus comprendre ce qui me faisait rester chez toi. Plutôt que de rompre, je t’ai proposé de faire une pause pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs, un comble. J’en suis revenu mais pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais vraiment envisagé vieillir à tes cotés. Nos projets de vie sont bien trop éloignés que pour maintenir ce lien devenu artificiel. Et dire que sans ton aide, cette soif d’ailleurs ne se serait sans doute jamais matérialisée.
L’heure est venue de tirer un trait sur notre histoire. Je vais beaucoup penser à toi dans un premier temps, c’est une évidence. Et puis qui peut dire ce que l’avenir nous réserve? Je laisse la porte entrouverte même si un amour propre bien trop développé m’interdira sans doute de revenir sur ma décision, même si une autre prendra bientôt ta place. Avant de partir essayons de profiter au mieux de ces derniers moments. Essayons de retrouver la magie des débuts pour ces quelques semaines qu’ils nous restent à partager. Laissons derrière nous nos différents et ravalons nos larmes. N’oublions jamais que l’on s’est aimé, Baile Átha Cliath.
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Dis Msieur, si je meurs avant toi… Tu voudras bien écrire mon épitaphe? (Et éventuellement la préface de ma biographie post-mortem qui renflouera les caisses de ma petite famille!)
Jolie histoire d’amour en tout cas. Faudrait juste mettre la phonétique pour savoir comment ça se prononce?!
Slàinte…
Je verse une larme. Très belle lettre d’au revoir 🙂
Bises
Wahouuu, magnifique texte… C’est très beau et tellement bien écrit.
Tu as du talent, mon p’tit Nico, fais en bon usage surtout !
Et en plus, c’est culturel. Je ne connaissais pas le nom irlandais de Dublin jusqu’à ce soir … 😉
Claire
Merci à tous!
Et pour ceux qui sont intéressés par ce mot barbare
Ça se prononce comme cela s’écrit comme vous pouvez le constater!
Moi aussi je suis sorti avec elle pas mal d’années mais je n’ai pas eu la même classe que toi.
Je me suis tiré comme un voleur avec mon ex qui sent bon le camembert et qui respire le soleil.
Bravo Nico je pense qu’elle appreciera.
Seb