Dharamasala

C’est sous une pluie battante que j’arrive à Mcleod Gang, petit village à une demi-heure de Dharamsala, après avoir tué les 30 dernières heures dans un train, 2 bus et 2 rickshaws.Compte tenu de mon nouveau statut de taupe qui m’interdit même de décoder mon billet de train, tuer est le mot adéquat. Perchée au pied de la plus célèbre chaine de montagne du monde, Dharamsala a la particularité d’être la ville la plus pluvieuse d’Inde. En provenance directe de la fournaise qu’est Varanasi j’accueille ces trombes d’eau et ces nuits fraiches avec un soulagement certain.

C’est à Mcleod Gang que le plus célèbre réfugié politique du monde a installé ses quartiers, Tenzin Gyatso, plus connu sous le nom de sa sainteté le XIV Dalai Lama. C’est en 1949 que la Chine envahit le Tibet, jusque là royaume autonome entre les mains de la dynastie des Dalai Lama. Plus d’un million de tibétains l’ont payé de leur vie, 90% de leur patrimoine culturel a été détruit. En 1959 plus de 250000 tibétains avec à leur tête le XIV Dalai Lama décident de fuire leur pays, traversant à pieds l’Himalaya pour finalement trouver refuge ici, sur les hauteurs de Dharamsala. Des centaines de réfugiés continuent d’y affluer, après avoir pour certains passés les 10 dernières années de leur vie en prison. Leur crime? Avoir pris part à une manifestation publique, avoir essayé de revendiquer leur identité.

Même si 2008 et les jeux de Pékin ont quelque peu réveillé la conscience internationale ce coup de projecteur n’a en tout cas pas amélioré la situation sur place, bien au contraire. La Chine a depuis lors renforcé sa politique de nettoyage éthnique et compte tenu de la place de plus en plus grande qu’a cet acteur sur la scène économique,très peu sont ceux à présager une évolution favorable au conflit. Mais ne faut-il pas être 2 pour se faire la guerre? La politique délibérément pacifiste, ouverte au dialogue adoptée par le Dalai Lama n’a sans doute pas amené les résultats éscomptés mais est-ce qu’un conflit armé complètement disproportionné serait vraiment une solution? Puisse la Chine un jour entendre raison…

Très peu de photos de Dharamsala pour les raisons déjà évoquées. Un temple bouddhiste, un cours de cuisine, quelques portraits de Sadhaniens retrouvés autour de bons petits plats et un rasage de crane en règle. Maintenant que j’ai retrouvé non pas une mais 2 paires d’yeux direction Manali, toujours dans la province d’Himachal Pradesh, avant si la météo me le permet de prendre la route de Leh, un peu plus près des étoiles…

May all human beings be happy

Je vous embrasse

Nico

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