Dusty Old Town

Des spasmes plein les paupières, la gorge en feu. Au loin, un bruit moteur impossible à identifier. Tout est rouge, tout est ocre, tout est poussière. Le bruit se rapproche. J’aperçois au loin une ombre qui avale la piste, sans pitié pour celui qui oserait traîner dans son sillage. J’ai encore le temps de m’enfuir, de me réfugier derrière cette balustrade. Vite, une photo. Le monstre à quatre roues me dépasse et continue son chemin, je me couvre le visage avec ce que j ai sous la main, ce sera un bonnet péruvien. Le nuage se dissipe, le calme revient. Pour combien de temps? Secoué, je regarde autour de moi. Une moto chargée de sacs de riz fait le plein de carburant, deux gamines reprennent leur partie de badminton. L’espace d’un instant je me suis cru dans l’ouest américain mais il y a de ces détails qui ne trompent pas. Je suis bel est bien au Cambodge.

Bienvenue à Ban Lung, la ville où les arbres ont oublié d’être vert et où les masques de chirurgiens se vendent comme des petits pains. Cette ville où même ceux n’ayant jamais touché une cigarette de leur vie se mettent à fumer. Quitte à ingurgiter des particules nocives à longueur de journées autant y retirer un certain plaisir et quitte à fumer, autant le faire avec classe et se griller une Alain Delon.

J’ai adoré Ban Lung, chef-lieu de la province de Ratanakiri, ma première véritable étape cambodgienne de ce périple et pas seulement pour ses rues embrumées sorties tout droit d’un western spaghetti. A peine sorti du centre ville et te voilà au bord d’un lac sacré ou au pied d’une des innombrables chutes d’eau qu’abrite la région. L’occasion pour moi de prendre la douche la plus revigorante de ma vie. Et dire qu’on est en plein milieu de la saison sèche. Tenter l’expérience pendant la saison des pluies c’est un coup à se retrouver projeter au milieu de je ne sais quelle rivière 300 m en aval.

Les Sabaidee des petits laotiens ont été remplacés par les Hello des petits cambodgiens. Les sourires sont les mêmes. Cette photo a été prise par Twyla, une bourlingueuse allemande rencontrée en chemin. Cela ne faisait pas 5 minutes que l’on s’était arrêté dans ce petit oasis reculé du monde que j’avais un gamin sur les genoux, fasciné par le contenu de mon Lonely Planet. 50% de la population du Cambodge a moins de 16 ans, si ils ne gardent ne fut-ce qu’un petit bout de cette innocence en grandissant ce ce pays est promis a un bel avenir…

Rendez-vous la semaine prochaine où je vous raconterai en images mon petit séjour sur une île paradisiaque au beau milieu du Mékong, au large de Kratie!

Je vous embrasse

Nico

3 réflexions au sujet de “Dusty Old Town”

  1. alors la tu le fais expres: tu savais tres bien qu’en affichant cette photo sur ton blog, j’allai te faire une reflexion sur ta coupe de cheveux! bon alors ok je ne suis pas ta mere et peut etre que la ou tu es Jacques Dessanges n’a pas encore ouvert de salon, ms va qd meme falloir faire qqchose pr ta tignasse, pcq la ça devient plus possible:))))))

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  2. « 50% de la population du Laos a moins de 16 ans »… écris tu. Tu es au Cambodge mon ami. Je t’avais prévenu, on ne sort jamais réellement du Laos !…
    Profite toujours et que ces moments sont précieux, riches. La diversité du Monde est le plus bel appel à la découverte.
    Quant à la coupe de cheveux, elle fait partie du poids accumulé par le voyageur dans ses bagages qui y voit là une occasion de faire un pieds de nez à nos codes occidentaux « costard-cravate-gomina ».
    Bon c’est vrai qu’au retour, après un an, avec un costard, c’est pas terrible mais le costard est encore loin, remisé dans sa malle, dans les fin fonds de ton esprit.

    Enjoy, take care

    Pace Salute

    Antoine

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