Kong lo

Bonjour! Alors, bien remis des festivités hivernales? C’est à Nong Khiaw que je t’avais laissé en 2008, c’est de Pakse que je t’écris aujourd’hui. Les nuits fraîches du nord Laos on fait place à une atmosphère beaucoup plus tropicale propre au sud du pays. Le Mékong lui ne me quitte pas, omniprésent. C’est à Vientiane que j’ai passé le réveillon de noël en compagnie d’Eric le québécois et de David le français, avec au menu un succulent steak au Roquefort arrosé de vin chilien et un plateau de fromage français. Quand tu te nourris quasi exclusivement de riz depuis des semaines, cela vaut tous les fois gras du monde! Noël a été l’occasion pour moi de laisser mon appareil photo dans son sac pour quelques jours. J’avais bien besoin d’une pause après 6 mois pendant lesquels je n’ai pas arrêté de mitrailler. Ne rien faire pendant 4 jours si ce n’est bidouiller sur Internet, cela faisait longtemps que cela ne m’était plus arrivé.

Une fois que j’en ai eu marre de glander cap vers le sud en direction de Thakek, à 6 heures de bus de Vientiane. On me conseille de louer une moto 3 jours pour faire le tour de la région, je n’ai pas hésité très longtemps! La première étape de ce nouveau road trip sera au final la seule. Kong lo, un village de 300 âmes à quelques 160 bornes au nord-est de Thakek. Kong Lo est surtout réputé pour sa grotte de calcaire navigable qui s’étend sur des kilomètres. Après 1h30 à naviguer dans l’obscurité tu arrives aveuglé dans une crique désertée avant de rebrousser chemin. Tu en ressors trempé jusqu’aux genoux, le niveau de l’eau n’étant pas suffisamment élevé pour tout traverser en barque.

Mais ce que je retiendrai surtout de Kong Lo ce sont les deux nuits passées dans le village. Manger avec eux, adopter leur style et rythme de vie, cette pratique est courante dans ces régions reculées du Laos où les auberges ne sont pas légions. Cela s’appelle le “Home Stay”. Il ne faut évidemment pas s’attendre à des douches chaudes ou a des repas raffinés. Il s’agit de partager l’espace de quelques jours leur quotidien, qui est celui d’une grande majorité de la population du Laos. C’est le genre d’expérience que je recherchais et je n’ai pas été déçu.

C’est sur un matelas à même le sol surmonté d’une indispensable moustiquaire que je passe ma première nuit, le village plongé dans l’obscurité la plus totale, avec comme seule bruit le vent qui vient s’engouffrer sous les toits de paille. Je ne me souviens plus avoir si bien dormi… jusqu’à 5h du matin, heure qu’ont choisi les coqs pour parader à tue-tête! De toutes manières, c’est à 6h que tout le monde se lève ici. Petit déjeuner copieux difficile à faire passer à une heure aussi matinale. Dehors, les gamins commencent à se courir après armés de branches de roseau, leurs aînés enfourchent leur vélo pour filer à l’école située à une quinzaine de bornes du village.

Le seul problème mais il est de taille: la barrière de la langue! Personne n’a de notions d’anglais si ce n’est les ados qui ont appris par cœur quelques phrases du style “What s your name?” ou “Do you have a girlfriend?”. Il faut dire que partir là bas sans dico n’était franchement pas une bonne idée… Dans ce genre de situation il ne reste qu’une chose à faire, communiquer avec des gestes et ne pas arrêter de sourire! Même si tu ne comprends rien à ce que l’on te raconte, ça au moins l’avantage d’être communicatif!

Ce que je retiens de cette expérience? Elle n’a fait que confirmer ce que je savais déjà. Ces gens vivent avec moins de 50$ par mois sans tout le confort que nous, occidentaux, considérons comme un droit plus qu’un privilège. Sont ils malheureux pour autant? Pas le moins du monde. Ils se foutent de la crise économique comme de leur première récolte de riz. Bien sur que l’occident les fait rêver, il n’y a qu’a voir la tête des gamins quand je leur mets le casque de mon lecteur MP3 sur les oreilles. Personnellement ce sont eux que j’envie. Pas leurs conditions de vie évidemment, mais je crois que tu as très bien compris ce que j’entends par là…

Sur ce je te laisse avec encore plus de photos de gamins souriants rencontrés en bord de route. Tant que je suis au Laos, il y a des chances que j en poste beaucoup d’autres!

Sabaiiiiiiiiiiiiiiiiiiideeeeeeeeeeeeeeee!

Nico

3 réflexions au sujet de “Kong lo”

  1. Salut Nico!
    Bonne année……..pleins de bonnes choses, de belles découvertes et de belles recontres pour la fin de ton voyage!
    Je suis d’accord à 100% avec tout ton récit du Laos…ca me manque, retouen france oblige!
    Profite en bien,
    Sabaide à tous les Laotiens….
    Bises
    Claire

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  2. Un truc qui marchait bien au Vietnam, dans les contrées très reculées comme celle que tu décris (d’ailleurs certaines photos sont très similaires à ce que j’ai pu rencontrer), c’est le dessin ! C’est très ludique, très communicatif aussi et, contrairement à ce qu’on peut penser, beaucoup de choses peuvent se comprendre et s’expliquer par un simple dessin. Je te conseille de tester !

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  3. Yo!

    Les chiens de Toronto, Ouagadougou ou du Cair, parlent-ils la meme langue? Pourtant, doivent bien se comprendre… des fois, on est con, nous autres humains, de croire qu’il y a que la langue pour communiquer…
    Je te souhaite encore de nombreux gestes, dessins, sons, mimiques et sourires!

    Beso de Bilbao,

    Cuidate

    Lilie

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