Sadhana

Plus d un mois après avoir pris un bus pour la dernière fois me voilà de nouveau sur la route. Direction Ooti, toujours dans la province de Tamil Nadu mais 2.000 m plus haut. J’ai vraiment besoin de retrouver des températures raisonnables et c’est en moyenne montagne que j’ai le plus de chance de les rencontrer. Cela fait plus de 2 semaines que l’on frôlait la barre des 40 degrés en début d’après-midi, ce qui laissait peu de place à tout type d’activité physique si ce n’est se traîner en moto jusqu’au marchand de glace sur la route d’Auroville.

Pour en revenir à la philosophie derrière le projet de reforestation de Sadhana celle-ci tient en quelques points. Tout d’abord Sadhana est une communauté végétalienne. Cela implique qu’aucun produit d’origine animale n’y est consommé. Être végétarien en Inde n’est franchement pas un problème, cela va faire 2 mois que je me passe aisément de barbaque mais faire l’impasse sur les oeufs et les produits laitiers, c’est une tout autre histoire! D’autres restrictions alimentaires abondent dans le même sens comme l’absence de sucre raffiné ou de piment. Régime assez draconien que très peu parviennent à suivre au pied de la lettre (d’où l’expédition crème glacée)!

Autre point sur lequel j’ai envie de m’attarder est l’interdiction de consommer de l’alcool ou tout type de drogue durant l entièreté de notre sejour à Sadhana, que ce soit dans l’enceinte de la communauté ou en dehors. Lorsque l’on présente Sadhana comme une communauté hyppie perdue au milieu de l’Inde on est a des années lumières de la réalité, Aviram et Yorit ont voulu créer un environnement propice a la conscientisation et cette abstinence en fait partie. L’impact que cela peut avoir sur le comportement est assez bluffant. Pas plus tard que samedi dernier je me suis retrouvé en compagnie d’une vingtaine de compagnons volontaires dans une soirée electro organisée à Auroville. Il n’a pas fallu 5 minutes pour nous voir envahir la piste et danser comme des forcenés jusqu’aux petites heures, avec comme seul stimulant du jus de pastèque. Moi qui ai normalement besoin de mes 3 bières pour bouger mon gros orteil j’ai vécu cette soirée comme une révélation, et je n’étais pas le seul…

Au final les 4 semaines passées dans cette communauté m’ont beaucoup apportées. Se lever tous les jours de la semaine a 6h de matin pour remuer le composte ou creuser des tranchées d’irrigation ne m’a mème pas posé de gros problèmes. Qui plus est cette expérience est arrivée a un moment crucial de ce voyage, celui ou la question du retour commence tout doucement à me triturer les méninges. Comment retourner devant mon PC a Dublin quand je suis dorénavant persuadé qu’il existe des alternatives qui correspondent plus à mes convictions? J’ai toujours été un citadin convaincu, serait il possible pour moi de me détacher de ce confort précaire que m’offre mon salaire d’employé fidèle? Je crois avoir déjà effleuré ces questions précédemment. Aux abords de Sadhana il y a une piscine de boue alimentée par la mousson et autres averses spontanées, rien de tel pour se récurer et se rafraîchir sous un soleil de plomb. En m’y prélassant lundi dernier, la banane jusqu’aux oreilles, je crois avoir trouvé un début d’élément de réponse…

En direct d’Ooty, en pleine digestion de masala dosai, je vous embrasse

Nico

1 réflexion au sujet de « Sadhana »

  1. bien vu et ressenti Nicolas
    il n’est pas toujours facile de trouver son idéal,mais quand on l’a compris et rencontré……………pourquoi se tracasser?
    je t’avais envoyé 1 carte pour la St Patric………..???
    a très bientôt
    bonne route toujours
    nous deux

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