On les traverse, on les parcourt, on les arpente comme autant de repères de nos activités mercantiles, professionnelles ou déambulatoires. Les rues de nos villes, de nos villages, aussi statuesques en apparence n’en sont pas moins vivantes, à leur manière. L’Homme n’a de cesse de vouloir modeler et remodeler son espace de vie. Notre environnement évolue et continuera d’évoluer au gré des modes architecturales, au nom du sacro-saint progrès.
Au fil des guerres aussi, parfois. Certaines métamorphoses sont spectaculaires. D’autres, plus cosmétiques, passeraient inaperçues si leur impact n’était pas apprécié dans sa globalité. Ne serait-ce pas là l’opportunité de se confronter à un devoir de mémoire urbanistique? C’est en parcourant un article publié récemment, sur Rue 89, superposant des clichés parisiens du début du siècle dernier à des clichés contemporains, que j’ai eu envie de reproduire l’exercice, avec une approche stylistique légèrement différente de cette mise en abyme parisienne. Pour passer au révélateur du temps, il n’y avait pour moi qu’une seule approche envisageable: la superposition. Il m’a fallu dans un premier temps récupérer des clichés d’époque, et c’est aux Archives de la ville de Mons que j’ai trouvé mon bonheur.
Une fois imprimés pour référence, me voilà engagé dans une chasse au point de vue qui s’avérera plus compliquée que je ne l’avais imaginée. Sans réelle connaissance du matériel utilisé au début du 20ème siècle, ce n’est qu’après quelques approximations que j’ai opté pour un 50 mm, sans doute pas trop éloigné des optiques utilisées à l’époque. Naïvement, je pensais qu’il ne restait qu’à trouver le bon angle de tir et le tour était joué, mais j’ai vite déchanté. C’est fou ce qu’un degré ou une petite dizaine de centimètres peut faire comme différence. Même en multipliant les prises de vue, il est pour ainsi dire impossible de reproduire une de ces photos à l’identique.
C’est alors qu’est intervenu ce bon vieux Photoshop qui m’a permis, à coup de calques et de transformations manuelles minutieuses, d’arriver au résultat que je vous laisse parcourir du bout de votre souris. Dans cette première série, je vous invite à découvrir la collégiale Sainte-Waudru, la Tour du Val, les jardins du Mayeurs, le piétonnier de la Grand Rue ou encore le Théâtre Royal de Mons comme les ont connus vos arrière-grands-parents. Avec, en bonus, la statue de Baudouin de Constantinople curieusement relocalisée tout au bout de la rue d’Havré.
Le convecteur temporel est programmé, la Delaurean vrombit d’impatience… Je n’ai plus qu’à vous souhaiter un agréable voyage!
PS: Toutes les photos d’archives sont issues des Fonds Montois Cayaux, et sont consultables sur rendez-vous aux Archives de la ville de Mons!
La Collégiale Sainte-Waudru (Ref 700, 585, 556)
La statue de Baudouin de Constantinople 1939 (Ref 479)
Le Théâtre Royal (Ref 196)
La Tour du Val 1920 (Ref 989)
Les Jardins du Mayeurs (Ref 165)
La rue de Nimy 1901 (Ref 216)
Le Piétonnier de la Grand Rue (Ref 353)